Spectacle lyrique: L’enfant et les sortilèges de Maurice Ravel
Date : Le 16 mars 2024 à 20:00
Lieu : Salle de concert de l'IMEP
rue Juppin 28
Namur, 5000
Date du spectacle et tarif
Samedi 16 mars 2024 à 20:00
Tarif pour les représentations publiques : 15€ (adultes) – 10€ (seniors 60+) – Gratuit (jeunes -26 ans)
En guise d'introduction
Maurice Ravel
Maurice Ravel est né à Ciboure (sud-ouest) en 1875 et est décédé à Paris en 1937. Son œuvre comprend 86 œuvres originales et 25 œuvres orchestrées ou transcrites. Elle est le fruit d’influences variées s’étendant de Couperin et Rameau jusqu’aux couleurs et aux rythmes de la musique espagnole ou du jazz.
Après une enfance heureuse, Ravel entre au Conservatoire de Paris en 1889 dans la classe de Charles de Bériot. En 1897, il rejoint les classes d’André Gedalge pour le contrepoint et de Gabriel Fauré pour la composition. Fauré l’introduit dans le salon de Madame de Saint-Marceaux qui aimait découvrir de jeunes talents et où il joue régulièrement ses œuvres en première audition privée. C’est dans ce salon qu’il rencontre Colette pour la première fois au début du 20ème siècle. Ravel essuie cinq échecs au Prix de Rome, n’obtenant qu’un Second Grand Prix en 1901 pour sa cantate Myrrha. Cela ne l’empêche pas d’affirmer dès cette année-là sa personnalité musicale avec les Jeux d’eau pour piano. De 1902 à 1908, il compose notamment les mélodies de Shéhérazade (1904), les Miroirs (1905), la Rapsodie espagnole et Gaspard de la nuit (1908). Son premier ouvrage lyrique, L’Heure espagnole, achevé en 1907, fut créé en 1911. De cette époque date aussi le ballet Daphnis et Chloé, commande des Ballets russes de Serge de Diaghilev.
La guerre surprend Ravel en pleine composition de son Trio en la mineur. Il cherche à s’engager mais sa constitution faible, qui lui avait déjà valu d’être exempté de service militaire, ne le lui permet pas. L’inaction lui étant intolérable, il fait moultes démarches pour être finalement incorporé comme conducteur de camions militaires sur le front de Verdun. Malade, il est démobilisé en 1917, année qui fut aussi celle du décès de sa mère. De 1917, date Le Tombeau de Couperin, suite en forme d’hommage aux maîtres du clacissisme français qu’il dédie à ses amis tombés au front. Vient ensuite une période de silence et de doute, interrompue en 1919 par la commande de La Valse par Diaghilev ainsi que par celle de L’Enfant et les sortilèges.
En 1921, Ravel se fixe à Montfort-l’Amaury dans la banlieue parisienne. C’est là qu’il conçoit la majeure partie de ses dernières œuvres, notamment les Chansons madécasses (1923), Tsigane (1924), la Sonate pour violon et piano (1927) et le Boléro (1928). A partir de l’été 1933, Ravel présente les signes d’une maladie cérébrale incurable qui va le condamner au silence pour les quatre dernières années de sa vie.
Nous remercions les Editions Durand pour l’autorisation de la reproduction de la couverture de la partition originale d’André Hellé. L’ENFANT ET LES SORTILÈGES – © ÉDITIONS DURAND / ARIMA CORP. / NORDICE B.V.
Suite
Distribution
L’enfant Laura Hers / Aya Tanaka
Maman Dorine Doneux
Le fauteuil Nathan Derkenne
La bergère Fany Julien
Le banc Pascaline de Montjoye
Le canapé Julia O’Connor
Le pouf Tracy-Joyce Moffa
La chaise de paille Emma Barton-Smith
L’horloge comtoise Jean-Denis Piette
La théière Saixin He
La tasse chinoise Léa Homez
Le feu Yuqing Tian / Alexandra Elena Botez
Une pastourelle Lucie Hendrickx
Un pâtre Lucile Rottiers
La princesse Sara Geeraerts / Zoé Skotnicki
Le petit vieillard Quentin Byloos
Les chiffres Madeleine Houtart, Eloïse Olivier, Yile Jiāng, Noémie Rochez, Samantha Bernard
La chatte Noémie Van Roosbroeck
Le chat Gustave Harmegnies
La rainette Lilian Brice
Les rainettes Deni Mikayev, Allan Weicker, Grégoire Migon, Lukas Vanneuville
Un arbre Jean-Denis Piette
La libellule Timothée Yannart
Le rossignol Rongye Pu
La chauve-souris Elisabeth Coupez
L’écureuil Liss Walisch
La chouette Fanny Blayo
Les domestiques Sacha Delehouzée, Lucile Rottiers, Mathilde Lonjon, Ruihang Xu
Flûte 1 Florence Limet
Flûte 2 Siyi Chen
Clarinette 1 Jeanne Crucifix
Clarinette 2 Marie Kreusch
Violon 1 Maxime Gibert
Violon 2 Clément Bonnet
Alto Fangyan Kong
Violoncelle François-Jean Yzambart
Piano Noémi Biro
Adaptation pour orchestre de chambre Takénori Némoto
Direction musicale Benoît Giaux
Répétitrice Noémi Biro
Mise en scène Vincent Dujardin
Costumes Patricia Housiaux
Régie technique Simon Renard et Charlie Guillaume
Graphisme Colline Seyer
Communication Louis-Jean Goblet
Coordination générale Elise Gäbele
Maquillages et coiffures
7ème Maquilleurs-Posticheurs de l’Institut Saint-Joseph de Jambes
Florence Degrune et Florence Hanot, professeures
Mégane Beeckmans, Mendy Colige, Coline Degrune, Laura Evrard, Anaïs Lebrun, Louisa Tabareux, Laura Van Den Bempt
Décors
5ème et 6ème Vente (dans le cadre du cours d’étalage et d’aménagement de l’espace) de l’Institut Saint-Joseph de Jambes
Yves Henry, professeur
Jessica Schilardi, animatrice
Léa Baune, Hakim Bellfkih, Manon Bigot, Alyssia Bouillard, Mya De Wachter, Lola Gaudriaux, Clément Grignac, Jonathan Kankienza, Dan Kiala Kely, Jordan Lemaire, Evance Marchal, Emeline Moulin
Pédagogie
Préparation des 400 enfants de 8 à 12 ans qui assisteront aux représentations scolaires, par les étudiant·e·s de la section pédagogique, avec l’accompagnement d’Hélène Stuyckens et Catherine Debu, professeures de pédagogie musicale.
Audrey Rondia, Luna Limage, Mathilde Quettier, Sara Orlando, Zoé Van Hemelryck (AESI) Elise Liégeois, Marie Denis, Maxime Legrand, Mélina Ballarin (Master en Éducation musicale)
L’Enfant et les sortilèges – Maurice Ravel
Succombant à la paresse d’une après-midi campagnarde, l’Enfant rechigne à faire ses devoirs. Mille bêtises le tenteraient bien plus. La première – tirer la langue à Maman – lui vaut punition : pas de goûter, pas de sortie. Resté seul, l’Enfant explose et saccage violemment sa chambre au point de rester épuisé. C’est alors que toutes les victimes de sa colère prennent vie sous ses yeux effarés.
Le Fauteuil et la Bergère déplorent les coups de talon reçus chaque jour. L’Horloge comtoise pleure désespérément son balancier arraché. Ébréchées, la Théière et la Tasse du goûter renversé improvisent un duo mi-jazzy, mi-chinois. Le Feu bondit vivement hors de la cheminée et rappelle à l’Enfant les dangers de sa conduite avec le tisonnier et la bouilloire. Comme la Cendre vient à l’éteindre, la pénombre du crépuscule envahit la chambre. L’Enfant a peur. Les Pâtres et les Pastoures de la tapisserie, séparés depuis qu’il l’a lacérée, chantent l’écho de leur bonheur perdu. L’Enfant est triste. Des pages de son livre de contes tout déchiré s’échappe soudain la Princesse, désormais privée de destin et condamnée à l’errance. L’Enfant est bouleversé. D’un autre livre surgit l’Arithmétique, petit vieillard maniaque secondé par une cohorte de Chiffres railleurs. L’Enfant est exténué par leur ronde folle. Seul le Chat, bientôt rejoint par la Chatte en un langoureux duo miaulé, semble identique à lui-même. L’Enfant le suit jusque dans le jardin éclairé par la pleine lune.
Un concert de rainettes accueille le nouveau venu. Mais dans le jardin aussi, les bêtises de l’Enfant ont laissé des traces et des victimes. L’Arbre gémit d’une blessure infligée au couteau et d’où coule désormais la sève. La Libellule cherche dans tous les coins sa compagne – que l’Enfant a capturée et percée d’une épingle pour mieux jouir de son trophée en l’encadrant. La Chauve-Souris elle aussi a perdu son aimée par la faute de l’Enfant. Quant à l’Écureuil, il s’est échappé de la cage où on l’avait enfermé et raille la cruauté du jeune humain.
La nuit venue, le jardin bruit des chants de tous ses habitants. Pris de solitude, l’Enfant appelle « Maman ! » À ce cri, tous les insectes et animaux le reconnaissent et fondent sur leur bourreau habituel pour se venger de ses méfaits. Dans la bagarre, un petit écureuil est blessé et s’échoue aux pieds de l’Enfant, lequel lui lie la patte avec un ruban avant de s’évanouir d’épuisement. Saisies par ce geste, les bêtes décident de lui porter assistance. Elles unissent leurs voix pour appeler à leur tour : « Maman ! » Porté par leur chœur compatissant, l’Enfant se réveille et tend les bras vers Maman enfin réapparue.
D’après Chantal Cazaux dans L’Avant-scène Opéra consacré à L’Heure espagnole et à L’Enfant et les sortilèges