Concert: L’orchestre entre fantastique et drame shakespearien
Date : Le 19 avril 2025 à 19:00
Lieu : Grand Manège – Namur Concert Hall
rue Rogier, 83
Namur, 5000
Infos
Tarif : 15€ (adultes) – 10€ (seniors 60+) – gratuit (jeunes -26 ans)
Réservations obligatoires sur le site du Grand Manège
Fantastique!
L’orchestre symphonique de l’IMEP,
dirigé par Samuel Aguirre, vous convie à son second concert de l’année. Après le succès du gala Puccini, en avril 2024, un nouveau spectacle total vous attend au Namur Concert Hall avec l’ouverture de « Roméo et Juliette » de Tchaïkovski et la « Symphonie fantastique » de Berlioz.
Demandez le programme!
Piotr Illitch Tchaïkovski : Roméo et Juliette
Roméo et Juliette est une Ouverture fantaisie composée en 1869 d’après le drame de Shakespeare. Dédiée à Mili Balakirev, qui lui avait suggéré de composer un poème symphonique sur ce thème. Roméo et Juliette fut créée en 1869 et en 1870 sous la direction de Nikolaï Rubinstein. L’œuvre eut un franc succès dès sa création et le compositeur lui-même, habituellement très critique vis-à-vis de ses compositions, n’hésita pas à dire que c’était une de ses plus belles partitions. Cette ouverture est bâtie autour de deux thèmes opposés : d’un côté la discorde, de l’autre l’amour (Roméo et son caractère passionné; la tendresse de Juliette). Entre les deux, celui de la mort. Muni de ces clés de décryptage, comment ne pas se laisser entraîner par l’histoire ? Les images musicales se succèdent : le début sombre joué par les bois puis par les cordes graves, inquiétantes ; la harpe, entre mystère et féérie ; la douceur et la grâce des violons en pizzicato ; les silences inquiétants ; l’emportement du tutti ; la violence des roulements de timbales… Un survol du drame, un opéra vu à vol d’oiseau ?
Hector Berlioz: La Symphonie Fantastique op. 14
1830 est une année riche en bouleversements politiques et artistiques. C’est également l’année de création de la Symphonie fantastique op. 14 de Berlioz, qui, à l’instar d’Hernani pour le théâtre, fait entrer la musique symphonique française dans le romantisme musical. L’idée de la Symphonie fantastique naît du coup de foudre d’Hector Berlioz pour Harriet Smithson en 1827, lorsqu’il la découvre dans les rôles d’Ophélie et de Juliette de Shakespeare. La partition est tout à la fois une déclaration d’amour pour une femme qu’il n’a pas encore rencontrée et un témoignage particulièrement narcissique et exhibitionniste dans lequel le compositeur se met en scène.
Musicalement, la Symphonie fantastique innove par son effectif orchestral considérable, qui nécessite par exemple au moins 15 premiers violons, 15 seconds, 10 altos, 11 violoncelles et 9 contrebasses ! Par son programme découpé en cinq mouvements, par son instrumentation colorée, par le lyrisme musical exprimé, la Symphonie fantastique reprend à son compte les codes de l’opéra. Dans son programme, Berlioz parle lui-même de « drame instrumental » ; il retouchera plusieurs fois sa partition et l’augmentera d’un mélologue, Lelio ou Le Retour à la vie, dans lequel l’orchestre, personnage principal du drame, doit être placé sur scène. L’ensemble complet regroupant la symphonie et le mélologue est alors sous-titré « Épisode de la vie d’un artiste ».
La Symphonie fantastique est finalement créée le 5 décembre 1830, au Conservatoire, sous la direction d’Habeneck et en présence de Franz Liszt. C’est un immense succès comme le rapporte Berlioz dans ses mémoires, avec toute la modestie qu’on lui connaît : “Succès extraordinaire. La Symphonie fantastique a été accueillie avec des cris, des trépignements. […] C’était une fureur. Liszt, le célèbre pianiste, m’a pour ainsi dire emmené de force dîner chez lui en m’accablant de tout ce que l’enthousiasme a de plus énergique”. (cf. Antoine Mignon)