IMG_6735

Projet pédagogique

Présentation du cours de violon

Céline Di Fabio

Le bagage technique

Il est primordial de très vite imposer des bases solides aux jeunes étudiants et d’accompagner ces derniers tout au long de leur parcours dans leur approche technique de l’instrument. La technique proprement dite se travaille dès l’arrivée en Institut supérieur, à priori d’autant plus si l’étudiant présente encore certaines lacunes, mais le travail doit se poursuivre et être encadré tout au long de la formation. Cet entretien doit devenir une priorité au jour le jour et très tôt, il faut l’imposer à l’élève comme étant une seconde nature.

Le but est de porter l’élève au maximum de ses propres capacités, qu’il aura peut-être du mal à découvrir seul. Tout en respectant les limites de l’élève, il faut l’amener à une assurance technique telle qu’il pourra en permanence se dépasser et donc, s’épanouir musicalement.

L’accomplissement musical

Certains jeunes font part très tôt d’une réelle personnalité musicale qu’il suffira parfois d’affiner, ou simplement de laisser se développer. D’autres plus timides auront besoin d’une constante source d’inspiration.

  • La liberté laissée à l’étudiant face à l’approche du répertoire

Concrètement, un des outils qui permet d’aider l’étudiant à évoluer musicalement réside en partie dans le choix judicieux du répertoire, qui doit être majoritairement laissé au Professeur, en concertation éventuelle avec l’étudiant concerné.

Le maître-mot lors de la réalisation est de guider l’élève avec une certaine discipline et fermeté, en trouvant l’équilibre qu’il faut laisser à sa propre initiative.

Le choix des doigtés et des coups d’archet est également très important. Il peut s’agir à première vue de décisions « banales », plutôt d’ordre technique. Mais ces détails (qui n’en sont pas), prennent une grande place dans l’accomplissement musical d’une œuvre.

Les réalités de la vie professionnelle

  • L’art de la scène et la gestion du stress

Pour permettre à l’étudiant de dépasser la légende selon laquelle « on joue toujours mieux à la maison que sur scène… », l’enseignant doit lui apprendre à porter son niveau d’écoute et d’attention à une pleine conscience telle qu’elle se présente lorsque l’on se retrouve sur scène. En effet, lors du travail (ou, malheureusement, du rabâchage…) à domicile, si le niveau d’écoute n’est pas pleinement conscient, l’élève se permet beaucoup de faiblesses ou de ratés qu’il constate à peine. Une fois sur scène, le stress le rend particulièrement alerte à ce qu’il se passe et la moindre imperfection devient source de grand stress négatif.

De là nait une peur de la scène et une scission inconsciente entre le confort du travail personnel et la phobie des planches, car on perçoit ces deux endroits comme totalement étrangers alors qu’ils ne devraient être qu’intimement liés et complémentaires! Dans de rares cas, la problématique liée au stress est plus profonde et ne relève pas que de la préparation et du jeu en lui-même. L’enseignant recommandera au jeune de travailler parallèlement, en dehors du cadre de la classe: cours de yoga, de sophrologie, pratique d’un sport régulier, cours de méditation… Chaque étudiant peut d’ailleurs y être encouragé, car ces pratiques ne seront que porteuses de bénéfices.

  • La mise en situation

Il est souhaitable d’organiser autant que possible des auditions de classe, même informelles ou juste dans le cadre privé du cours. S’il peut participer à un maximum de séances de rodage et de mises en situation, l’élève intègrera d’autant mieux l’habitude de gérer toutes les émotions décrites plus haut. Plus le nombre d’opportunités sera élevé, moins les potentielles mauvaises expériences ne risquent de perturber la confiance dont le jeune fait preuve. De plus, pour les natures plus « paresseuses », une échéance trop éloignée n’encourage pas une rigueur de travail irréprochable!

  • L’émulation au sein de la classe comme vecteur de travail

L’esprit qui s’installe entre les élèves joue un rôle important dans leurs développements et l’enseignant doit veiller à ce que cet esprit soit basé sur l’enrichissement mutuel: chaque étudiant doit être encouragé autant que possible à assister aux cours de ses condisciples afin de rester en permanence éveillé aux progrès, doutes, questionnements, … de chacun, sans pour autant porter de jugement de valeur. Cela suscite aussi chez l’élève auditionné une envie encore plus concrète de donner le meilleur de soi-même, en le rapprochant légèrement d’une situation de concert ou audition.

  • Le travail à domicile

Outre la qualité de travail décrite dans les autres paragraphes, l’enseignant doit recommander (si ce n’est « imposer ») à l’élève une grande rigueur dans son travail à domicile. Dans l’idéal, l’étudiant doit travailler tous les jours de nombreuses heures, réparties sur toute la journée avec beaucoup de pauses (tant pour l’esprit que pour les muscles), dans un environnement calme et propice à la concentration. Il peut se permettre de temps un temps une journée de répit (par exemple, une fois par mois) et éventuellement deux ou trois fois par an, quelques jours de pause.

Enseigner, c’est apprendre deux fois
Josef Joubert

Un bon maître a ce souci constant: enseigner à se passer de lui
André Gide

Il y a un art de savoir et un art d’enseigner
Cicéron

L’IMEP: la pratique au cœur de l’apprentissage!

L’IMEP: la pratique au cœur de l’apprentissage!